Retour du Rallye

Publié le par Clem

Hello à tous... voilà un peu du rallye par écrit... Toutes les photos sont sur http://www.wistiti.fr/kraputasky:gazelles
et sur le site du rallye des gazelles (nous sommes l'équipage 110) et les vidéos étape 6, nous sommes les Saints Bernard!!

Comment s'est passé le rallye:
Nous avons eu déjà il faut le dire beaucoup de chance car notre voiture était extrêmement bien préparée, élément essentiel pour réussir le Rallye car comme on nous dit souvent, la voiture fait la moitié du travail et c'est peu dire: on a vu beaucoup d'équipages abandonner ou prendre des pénalités car leur voiture les avait lachées en plein champ de cailloux, dans les oueds ou dans les dunes: crevaisons, amortisseurs cassés, disques de freinage usés, moteur qui lâche, fuite dans le réservoir, pont cassé... et j'en passe!! Il y a donc des situations incontrollables que seule la préparation adéquate de la voiture peut surmonter... Merci Nissan Angers!
Marie et moi avons seulement eu un problème: une fois, nous nous sommes rendues compte qu'à cause d'un terrain très accidenté que nous avions traversé la veille, notre roue était arrachée et sur le point de crever. Nous avons donc changé - avec un demi cric car un bout était introuvable, mais à la Mc Gyver nous avons fabriqué un cric artisanal avec une pince - et re vissé la roue dans le sens des aiguilles d'une montre... "au lieu d'en étoile" comme on nous reprochera plus tard; le résultat a été que sur le chemin du retour, notre roue a pris du jeu et nous avons failli la perdre vers Agadir!! sauvées par d'autres gazelles complètement alarmées par notre roue "balladeuse". Beaucoup de peur donc mais rien de cassé pour nous!! Nous avons passé quelques heures au garage Nissan entourées par les mécanos et les organisateurs du Rallye qui nous couvaient dans ces moments... 
 
Question Rallye, navigation, conduite et classement, nous avons aussi très bien marché avec Marie. Sur les 9 jours (dont le prologue), seule notre Etape 3 a été très éprouvante et nous avons alors mesuré les effets de la panique et du stress sur le bon fonctionnement de notre équipage... Mais aussi les leçons que nous avons apprises pour la suite: bien lire les cartes pour identifier les surprises du terrain!! Ce jour-là nous nous sommes retrouvées dans des oueds gigantesques après avoir pris du retard à la 2e balise cachée dans des dunes où nos amies en Jeep s'étaient beaucoup ensablées et où nous étions rentrées trop en avance dans le cordon.... Dans les oueds Marie qui conduisait a paniqué car nous n'en voyions pas la fin et nous avons donc fait une pause déjeuner dans un moment de "récession", alors que jusque là nous avions toujours fait nos pauses après avoir trouvé une balise. Par la suite, à cause du stress et de la chaleur, j'ai fait un malaise et nous avons perdu beaucopu de temps car j'étais incapable d'assurer la partie navigation et nous nous sommes donc perdues dans une plaine gigantesque où tout se faisait au cap...
 
A part cette journée, ce premier rallye a été un sans faute pour nous autant au niveau conduite que navigation. Au début peu soucieuses du nombre de kilomètres que nous parcourions (tant qu'on trouvait les balises on était les plus heureuses!!!!), nous nous sommes prises petit à petit au jeu à essayer de ne pas toujours prendre les pistes mais d'aller le plus en ligne droite possible, de mieux calculer nos kilomètres (que nous ne prenions pas du tout en compte au début), de moins y aller au feeling "je crois que c'est par là Marie, vas-y, prends par là, on verra"... la conclusion a été que la chance était assez aléatoire et qu'on finalement souvent on ne verra pas grand chose... Je pense notamment au 2e jour de la première étape marathon où on s'est complètement perdues: nous avions très bien navigué le matin pour trouver la première balise de la journée, et ensuite devions passer par un village puis une palmeraie en enfin se retrouver dans une gigantesque plaine, au début bordée de montagnes - donc facile de se repérer... mais aux abords du village on s'est apercues qu'il y avait plein d'enfants...
Ayant peu envie de renouveler une expérience comme à Fezzou où les enfants se jettent sous les pneus de la voiture pour nous arrêter et nous demander des t shirts ou des stylos (on avait plus rien!!), je propose à Marie de changer de cap et pensant me retrouver, reprends le cap un peu à la hate plus loin car les enfants nous ont suivi en courant... au final on se retrouve au début de la plaine, et là à nouveau je prends le cap un peu au hasard en me disant que plus loin je reconnaitrais le reg... l'erreur!!!! la question a été "ca ressemble à quoi un reg, vraiment?"... bref on a complètement déviées, avec le soleil au zénith, le sable nous entourait, nous n'avions plus aucune visibilité ni repères... la panique!! au retour mon père nous dira "mais qu'est-ce que vous êtes allées faire à la frontière algérienne????" C'est dans ces moments-là que le sang froid et l'optimisme ont primé "mais non Marie, attends, bien sûr que non on est pas perdues on s'est juste égarées" (en plus c'est humiliant quand on est navigatrice de ne plus savoir où on est!!!)
 
Le dernier jour du Rallye il fallait traverser l'immense lac de sel Iriki, tout au cap... c'est ce jour-là qui a été le plus fabuleux pour nous car nous avons pointé 2 balises en PREMIER en travaillant beaucoup au cap et ca a primé!!!
 
Ce sont donc certains des éléments difficiles rencontrés sur le Rallye. Dur de séparer toutes les questions car comme on dit après chaque journée du rallye, on a ressenti tous les sentiments d'une année en une journée!! la joie, la tristesse, le désespoir, la peur, le stress, l'angoisse, la colère, la fatigue, le bonheur, le dépassement, l'accomplissement, le manque, la solidarité, la déception, le rire...
A notre avis, le Rallye n'a pas été trop dur physiquement - à part quelques désensablages musclés mais essentiellement pour d'autres gazelles que nous avons aidées - et quelques courses dans les dunes, et porter une fois la roue... bon... pas la mort! Non, c'est surtout au niveau du moral et de l'endurance... Il faut tenir, il ne faut pas baisser les bras, les journées sont très longues - lever à 4h et coucher vers 9h30-10h - et il faut arriver à continuer chaque jour, à ne pas laisser la fatigue prendre le dessus  car les erreurs d'inattention sont fatales : les erreurs de calculs de points sur les cartes, un cap un peu mal pris, un oubli d'ajout de 3° sur la boussole entre la carte et le réel, oublier de remettre le compteur à zéro quand on reprend le cap, rater une petite piste qu'on doit prendre... Je me souviens d'une fois ou j'étais tellement épuisée que j'ai réussi à dormir une minute où ni Marie ni moi ne parlions dans la voiture sur une piste en pensant "je peux me reposer".
Donc essentiels: le sommeil - Marie et moi ne nous couchions jamais après 22h et avions convenu implicitement de toujours revenir au bivouac le soir et ne pas dormir dehors (c'était essentiel pour le moral), ne pas finir les étapes dans la nuit, rentrer avant qu'elle ne tombe, quite à ne pas pointer les dernières balises (ce qui ne nous arriva que jusqu'à l'étape 3).
 
Il fallait aussi gérer les disputes. Nous n'en avons pas eu de trop grosse - peut-être une fois -, mais nous nous connaissons bien et savons dans la vie de tous les jours gérer les excès de l'une et l'autre... Une fois de plus nous nous sommes révélées comme des tempéraments opposés, des personnalités vraiment différentes et nous nous complètons... Marie a géré toute la mécanique, toutes les révisions, elle entendait toujours ce qui n'allait pas avec la voiture alors que je ne remarquais strictement rien, elle était ultra responsable comme toujours... J'ai envie de dire que c'est le cerveau de l'équipe! Les disputes étaient souvent liées au fait qu'elle ne me faisait pas toujours confiance quand il s'agissait de prendre des décisions de cap un peu critiques, du à mon manque de concentration et mon manque de cadrage et d'organisation... Dans ce rallye il ne faut pas faire de l'à peu près et c'était sur moi que reposais l'énorme responsabilité de la navigation et il fallait quelqu'un comme Marie pour me le faire sentir!! C'était donc dur pour Marie de me laisser prendre les décisions et nous avons fait une grosse partie de la navigation ensemble. C'est très dur de plus pour le pilote de se laisser guider sans savoir où il va et il faut vraiment faire confiance à sa navigatrice. Par ailleurs le stress que Marie a pu ressentir et la fatigue (car pendant que j'utilisais mes méninges et le relief pour me guider elle utilisait ses bras et ne pouvait pas avoir une seule minute d'inattention) j'ai été là pour lui faire prendre du recul, calmer le jeu quand nous étions trop à cran... enfin je pense! Sur le bivouac j'étais "responsable tente 2sec"... comprendre: je faisais sauter la tente et je préparais les duvets... quel programme!! Répondre aux mails de tous les gens qui nous en envoyaient (et qui d'ailleurs n'ont presque jamais recu nos réponses...)
 
Ce que nous avons super bien fait pour des novices: les dunes!!! Dans les dunes, Marie a été extraordinaire... à Merzouga, sur les conseils d'un poseur de balises elle s'est mise en vitesses longues... La voiture montait sans problème, nous avons pointé facilement toutes les balises, Marie roulait sans peur, elle a guidé une ribambelle de filles hors des dunes en créant ses propres traces hors du cordon... c'était incroyable... C'a vraiment été un des moments forts du rallye, avec aussi la traversée du lac Iriki, l'hélico qui survolait, les voitures qui roulaient à fond vers une ligne d'horizon blanche...
L'entraide dans les dunes a aussi été un de nos points forts: nous avons souvent aidé les filles et c'est génial, en tant que nouvelles participantes, de pouvoir aider autant des anciennes que des nouvelles, de pouvoir rassurer et leur prouver qu'elles ne sont pas seules...
Les plus grands moments de bonheur du rallye étaient: quand on trouvait les balises... Après une heure, voire 2 voire 3 voire 4 heures de stress, c'était sans prix de voir apparaitre la plume rouge... on en a souvent pleuré et notre truc c'était: on se tapait dans la main et après on les gardait serrées en disant "yeeees!!!! on l'a eue!!! WAAAAAH!!! aaaaah, c'est dingue!!!" (en pensant en plus à la petite barre chocolatée qu'on allait manger à la balise)
 
ce que nous ferions différemment la prochaine fois: d'abord: avoir 2 tentes, une chacune, histoire de souffler un peu après la longue journée qu'on a passée ensemble dans la voiture... et aussi... on ira pour gagner!!!
 
Marie et Clémentine

Publié dans L'épreuve

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S
salut les gazelles,<br /> vous allez participer cette année? si oui n'hesiter pas de passer chez moi à ma Kasbah Jurassique des Gorges du ziz maroc Errachidia.<br /> je vous souhaite bon courage
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